je commence par Sibélius
Finlandia Tapiola the Swan of Tuonela
puis les symphonies j'enchaîne
avec le concerto pour violon
Sibélius je me donne Sibélius pour unir
l'air la neige l'espace la nostalgie
ce matin j'ai pris quelques photos
de mes pas et du silence accumulé
peut-on dire de la conscience
qu'elle se dépose en strates
je force le regard à suivre le contour
des choses bientôt je montrerai
les empreintes puis une cathédrale
de papier kraft ce qu'on peut faire avec des sacs
de la patience et la musique
je sors de moi je sors les mots
je veux marcher marcher la matière
je veux les rires et les rides
je n'engage plus ma langue
qu'en terre fertile
j'écris avec mon corps
les sens occupent tous les replis
la parole serait tribut
versé aux espérances
Finlandia m'emporte
plus loin que l'estuaire
sais-tu que j'écris aussi pour toi
qui m'enseigne
en réalité tout texte est un adieu
ce que cela veut dire je ne le sais pas
encore mais le contraire est aussi dans le texte