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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 13:23

aujourd'hui c'est à toi

que j'écris, Emmanuelle

et à toi Patrick et encore

à toi le babel et à toi Kyra

et les autres qui passez

sans laisser d'autre trace

qu'une statistique de visite

d'ailleurs c'est toujours à vous

que j'écris, en même temps

que je m'écris, n'est-ce pas

que je vais à la rencontre

de vos bras, de vos pas

mots de joie de peine

 

ombres tenaces

ou brèves lueurs

patience attente

tout le corps écrivant

je lis vos mots je vous lis

vous je vous apprends

un peu

et si je vous écris aujourd'hui

c'est que j'ai envie de vous dire

très simplement

je vous aime


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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 23:19

je ne suis pas

encore écrit

 

un jour j’ai pris

goût au silence

 

aujourd’hui j’ai pris

ma mère par la main

 

il a fallu cet aveu

de grande patience

 

tout cela est tellement banal

 

ne pas répondre à la douleur

ne pas répondre

 

quelque chose est trop tard

et se brise quand même

 

quelque chose dans le regard n’arrive pas

une vérité tendre que je n’attends plus

 

aujourd’hui j’écris

ce peu de moi

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 11:47

26 octobre 1951

 

Mon cher René,

 

Je suppose que vous avez maintenant reçu L'Homme révolté. La sortie en a été un peu retardée par des embarras d'imprimerie. Naturellement, je réserve pour votre retour un autre exemplaire, qui sera le bon. Bien avant que le livre soit sorti, les pages sur Lautréamont, parues dans les Cahiers du Sud, ont suscité une réaction particulièrement sotte et naïve, et qui se voulait méchante de Breton. Décidément, il n'en finira jamais avec le collège. J'ai répondu, sur un autre ton, et seulement parce que les affirmations gratuites de Breton risquaient de faire passer le livre pour ce qu'il n'était pas. Ceci pour vous tenir au courant de l'actualité bien parisienne, toujours aussi frivole et lassante, comme vous le voyez.

Je le ressens de plus en plus, malheureusement. D'avoir expulsé ce livre m'a laissé tout vide, et dans un curieux état de dépression « aérienne ». Et puis une certaine solitude… Mais ce n'est pas à vous que je peux apprendre cela. J'ai beaucoup pensé à notre dernière conversation, à vous, à mon désir de vous aider. Mais il y a en vous de quoi soulever le monde. Simplement, vous recherchez, nous recherchons le point d'appui. Vous savez du moins que vous n'êtes pas seul dans cette recherche. Ce que vous savez peut-être mal c'est à quel point vous êtes un besoin pour ceux qui vous aiment et, qui sans vous, ne vaudraient plus grand chose. Je parle d'abord pour moi qui ne me suis jamais résigné à voir la vie perdre de son sens, et de son sang. A vrai dire, c'est le seul visage que j'aie jamais connu à la souffrance. On parle de la douleur de vivre. Mais ce n'est pas vrai, c'est la douleur de ne pas vivre qu'il faut dire. Et comment vivre dans ce monde d'ombres ? Sans vous, sans deux ou trois êtres que je respecte et chéris, une épaisseur manquerait définitivement aux choses. Peut-être ne vous ai-je pas assez dit cela, mais ce n'est pas au moment où je vous sens un peu désemparé que je veux manquer à vous le dire. Il y a si peu d'occasions d'amitié vraie aujourd'hui que les hommes en sont devenus trop pudiques, parfois. Et puis chacun estime l'autre plus fort qu'il n'est, notre force est ailleurs, dans la fidélité. C'est dire qu'elle est aussi dans nos amis et qu'elle nous manque en partie s'ils viennent à nous manquer. C'est pourquoi aussi, mon cher René, vous ne devez pas douter de vous, ni de votre œuvre incomparable : ce serait douter de nous aussi et de tout ce qui nous élève. Cette lutte qui n'en finit plus, cet équilibre harassant (et à quel point j'en sens parfois l'épuisement !) nous unissent, quelques-uns, aujourd'hui. La pire chose après tout serait de mourir seul, et plein de mépris. Et tout ce que vous êtes, ou faites, se trouve au-delà du mépris.

Revenez bien vite, en tous cas. Je vous envie l'automne de Lagnes, et la Sorgue, et la terre des Atrides. L'hiver est déjà là et le ciel de Paris a déjà sa gueule de cancer. Faites provisions de soleil et partagez avec nous.

Très affectueusement à vous

A.C.

Amitiés aux Mathieu, aux Roux, à tous.

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 13:16

il y a tout près d’ici un enfant
abandonné au fond d’une chambre

qui ne connait pas
la possibilité du paysage

qui n’a pas appris
à construire le jour
d’un simple ballon

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 09:59

un poids de silence
plus grand que l’aube

coeur barricadé
cage d’attente

tes mains intactes
captent les phrases
sans en saisir la portée lumineuse

tu veux jouer au plus fin
mais que peut une ombre
devant la posture du poète

heures sans ciel
maison de honte

chambre de peurs
mère consentante
père sans outils
et sans doutes

surtout cela

j’écris hoquetant
la déroute le désastre

il se fait tard
pour la nuit

j’ai hurlé des vers
comme on sonne le tocsin

j’ai voulu défaire
la ténacité des murs

j’écrivais d’autres paysages
ouvertures et trouées

aujourd’hui j’écris ce qui manque
pour alerter les dormeurs
que je m’en viens

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 14:51

 

j'ai de vieilles routines

et tellement d'éclats

jonchent le jour

 

j' écris le mot poème

sans en connaître la fin

 

 

les ongles rongent le temps

la peau se refait

 

j'interroge les formes sages

je suis autre et autre chose est

 

de l'être partout frappe le gong

comme une horde

de bouddhas en flammes

 

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 19:30

c’est comment ouvre

la main des confidences

donne le travail la ligne de vie

 

sur le parcours les jointures fendent

29 degrés sous zéro on protège oui

 

cela convient oui

mais ce qui est mis sous nos yeux

n’est pas convenable

 

le corps dit marche

au-dessus de tes pas

et porte le silence au loin

 

un arbre passe

l’oiseau regarde

 

quelqu’un soigne

corrige l’écorce

 

poème de fil de laine naïve

la blessure refait l'être

 

l’autre main tremble

comme une vieille habitude

 

c’est cela agir

c’est penser le corps avec

 

car nous sommes l'écriture

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 18:28

je sais l'armure je connais ce froid

la cassure des mots à l'embouchure

le son du verre le métal les ordures du vent

jetées ça et là  que le regard repousse

j’apprends le ton glacé du silence

il n'y aura pas de commentaires

ni ouverture ni écoute il faudrait forcer

le tatouage à quitter la peur

comme j'ai quitté l'école

le verbe c'être sévit partout

on le croyait disparu depuis Rimbaud

cela est poème et c’est solitude

ô vieille mère de douleurs pourquoi

est question de pure forme

c'est comment être

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 12:44

un homme dort sur le palier du magasin

de meubles une chaise de cuisine s'y détaille

$675 tantôt je devrai lui demander

de quitter son sac déjà je vois son bras

émerger il fera des sons plutôt gutturaux

je retournerai m'asseoir à l'intérieur

accueillir les travailleurs guider les visiteurs

inquiets de leur ombre et de ne pas trouver

de stationnement quelqu'un me dira c'est certain

comme c'est triste n'est-ce-pas ces itinérants

il y en a de plus en plus je dirai oui

c'est malheureux je n'aurai aucune

solution à proposer c'est comme tous

ces statuts j'écris pour inscrire quelque chose

comme une marque qu'on fait sur l'écorce

d'un arbre une trace qui vieillit avec nous

qui dit la durée la présence de plus en plus

difficile le poème doit-il toujours en découdre

il pleut  le regard glisse sur ce qui traîne

il est malaisé de garder les yeux vagues

on s'empresse de questionner

le monde tant de choses sont indignes

 

 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 15:46

j'ai beaucoup de colère

et j'ai des larmes

 

un poète est mort par pendaison

les mots n'ont pas suffi

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  • " J'écris pour moi, pour quelques amis et pour adoucir le cours du temps"
Jorge Luis Borgès
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