aucune paix dans l'accumulation le temps s’abrite la vie peine pleine de malentendus tu pèses chaque mot parole silence tout cela allège et seul tu avances dans l’accompagnement des misères errant parmi les pages étincelantes et voilà voilà tout tu arrives...
un lieu d’étagères et des musiques dans des enveloppes des gravures pour jouer un tel silence que même la respiration se tait sens-tu en toi l’assaut du monde et sens-tu le peu de poids de tes mots de tes pas et sens-tu l’ombre se parjurer pour une parole...
laissons la lassitude sous l'ombre des haltes aux seules pulsations des passants et la lumière puiser dans les hauts fonds la solitude des empreintes quelques visages avivent les couleurs des façades nues alors qu'assis dans la tranquillité des gestes...
la journée a passé les deux pieds dans ses bottes les mains dans les poches la journée n'avait rien d'autre à faire qu'aspirer le temps le nez en l'air comme si le vent pouvait diffuser quelque chose au passage une idée un sens ou juste une image juste...
d'abord un carouge et bientôt c'est la rue entière sous le chant des ormes et l'ombre striée d'envols va plus loin que le vent et voici qu'à l'écho la majorité silencieuse soulevée par ses jeunes dont on ne disait rien que de petites choses entonne ses...
journée de congé il neige ou il pleut je dois traverser le pont Jacques Cartier pour me rendre à Longueuil accompagner ma mère vieil olivier tordu le temps les cartilages usés la douleur os sur os les yeux enfoncés soulignant la vérité des nuits cet âge...
dimanche la radio raconte ce qui n'est plus déjà l'actualité le jour sous les commentaires s'amenuise il ne reste bientôt qu'un sentiment de vide il faudra puiser encore à même les muscles et la rugosité de l'écorce écouter le son des pas sur la solitude...
elle dit peux-tu garder ma liseuse il neige je dis oui ça va? il me semble qu'il y a la peur dans tes yeux elle dit oui je m'en vais chez le médecin passer une échographie je dis à la blague t'es enceinte mais je sais bien que non elle a 63 ans on se...
tu meurs je le sais par les cris écrits sur les murs ton corps abandonne la cité de mots ces lieux de pain ces éclats par milliers tu meurs je le sais à la résistance farouche des sens et pour le silence combattu tu meurs la saison importe peu nous ne...
un poids de silence plus grand que l’aube coeur barricadé cage d’attente tes mains intactes captent les phrases sans en saisir la portée lumineuse tu veux jouer au plus fin mais que peut une ombre devant la posture du poète heures sans ciel maison de...
c’est comment ouvre la main des confidences donne le travail la ligne de vie sur le parcours les jointures fendent 29 degrés sous zéro on protège oui cela convient oui mais ce qui est mis sous nos yeux n’est pas convenable le corps dit marche au-dessus...
je sais l'armure je connais ce froid la cassure des mots à l'embouchure le son du verre le métal les ordures du vent jetées ça et là que le regard repousse j’apprends le ton glacé du silence il n'y aura pas de commentaires ni ouverture ni écoute il faudrait...
je ne suis pas encore écrit un jour j’ai pris goût au silence aujourd’hui j’ai pris ma mère par la main il a fallu cet aveu de grande patience tout cela est tellement banal ne pas répondre à la douleur ne pas répondre quelque chose est trop tard et se...
En hommage à ce très grand poète, né au Québec qui en est à ses derniers souffles, et à ce livre phare publié à 400 exemplaires en 1948 de façon tout-à fait artisanale, je vous offre cet extrait de Le Vierge incendié de Paul-Marie Lapointe Je suis une...
l'oeil éclate sur la mousse le ciel fourbu bourrasse le quai claque l'eau ride les reflets les mouches attaquent la peau des nuages nous voici plus nus que le soleil miraculés un soupir une fatigue deux recueils de bois bourrus une seule page hors des...
Chevelure chevelure Nœuds de la nuit Les doigts myopes Étirent la peau Des paupières Jusqu’aux rivages Inachevés Et la mer coule Au fond du sablier Pendant que je me nourris Des étonnements De Shostakovitch Le monde court Abandonne aux oiseaux Le pain...
Il vit. Il travaille. Au coeur de la ville. Au coeur des hommes. Il sent la vie se ramasser à l'intérieur du silence. Il n'a plus peur de prendre la parole, ni de l'abandonner au fil des courants souterrains. Il se plaît à promener ses pensées sans brides....
Mots mots perdus Je vous retrouve Bientôt au nord Huards errant Dans le frisson Des colonnes végétales Le bouleau le thuya le mélèze Le grand pin l’abandon La main saura-t-elle Ignorer l’absence Le fil brisé des horaires Main de doigts ouverts À fendre...
l'oiseau mord le jour suspendu le corps d'un adolescent cherche la liberté chaque chose vue se met à bruire la famille décline ses horizons un clou rouille les bottines rigolent dans les flaques une porte flotte vers l'ancien monde bientôt se refermera...
elle téléphone et dit le temps gris l'usure des peaux des roses tremblent sa voix sa main tout son corps l'âge file vite alors que le temps fige j'aurais dû appeler ne pas laisser quatre jours passer sans je t'aime des nouvelles de moi mais surtout des...
un homme dans le monde en même temps hors du monde je veux dire dans un monde retiré mais vivant à l’intérieur derrière des rideaux de draps troués des couvertures de laine avec des ennuis avec des modèles sans mesures des envols par des soupiraux par...
je promène les mots les non-dits écoute les modulations du vent dans les arbres la poésie fabrique une lumière intime se joue des ombres et du poids des absents je ne commente plus l'état du monde c'est de la nature même du texte de s'en imprégner un...
les pas de l’aube seul ces pas le silence porté la fissure des ombres que tu enjambes ne voir que cela ne rien ajouter saisir la continuité chacun son murmure et la neige et l’oiseau qui revient le chat qui guette un texte nu sans colère une page où tu...
il y a tant de négations à l’œuvre je n’écris pas précisément des vérités j’écris des mots avec de la brume autour et des douleurs assises sur une vieille chaise au centre d’un vide habité par la lumière j’écris pour défaire des certitudes de bois j’ouvre...
on ne voit plus d'hirondelles des granges ni de granges en ville les anciennes écuries sont devenues condos luxueux derrière la chapelle historique du bon pasteur c'est le nom d'une ancienne école de réforme pour filles devenue salle de concert où je...