Le blog de anatole2011.over-blog.com

Si on me demande par ici

Dites que je m'éloigne de la route

Mêlant le sel de neige

Au sel de mes larmes

Dites aussi qu'un grand froid m'accompagne

Jacques Brault

...J'aimerais défendre et illustrer la présence des poèmes et des poètes, leur pertinence parmi l'insensé...

...Il s'agit, pour une large part, d'une résistance au cynisme ambiant du non-sens qui s'énonce par une "foi" dans le verbe...

...Il ( le poème ) cherche moins à impressionner en filant la métaphore spectaculaire, qu'à suivre les aspérités d'un texte dont il ne connait pas tout...

...Il y a, dans tout poème, une expérience intérieure sinon une expérience du sacré qui nous expose davantage qu'elle nous apaise parce que sa question n'est jamais résolue et que le poème appelle, par sa singularité, des réponses personnelles...

La poésie n'est pas à venir, elle est toujours dans le présent et donne sens au monde...

Il faut résister à l'idée d'une industrialisation de la littérature et de l'art, comme c'est le cas actuellement, où l'on tend à gommer toute pertinence au profit de la seule rentabilité. Rien n'est plus étranger à la littérature et à la poésie que cette idée...

...

 Paul Bélanger 

...Je me suis tourné vers les livres en attendant que ça passe. Car ça passera, j'en fais la prédiction. Un jour, ça passera.

En attendant, l'humanisme est dans les livres, pas dans le discours public.

Et les écrivains sont des passeurs d'humanité...

Jean Barbe

une dame attend   nous ne parlons pas

un jeune garçon cherche le chemin du réel

j'ai plaisir à noter

rendre compte du rêche et du tendre

dissout la peur

je respire à l'ombre du poème

un à un les jours se lient

je ne perds pas patience avec la joie

ne perds pas haleine avec le silence

je fuis ce qui sonne faux

laisse tomber les circonstances

la porte s'ouvre se referme le froid

s'installe je reprends le même texte

pendant que tombe un autre dictateur

mes amis sont de coeur et d'écriture

Jean-Marc Lefebvre

vois comme je voyage

quand au petit bonheur

je marche

que les pensées me viennent

que d'autres me quittent

aujourd'hui l'air même

construit quelque chose

au centre du jour

je ne suis pas pressé

ni jasant je transforme

un mauvais discours

j'ai les mains larges

sans excès

je n'aurai conservé

que le mouvement du paysage

il fait froid moins 22

je souffle dans mes mains

il y a longtemps que je n'ai écrit

c'est un mouvement

l'écriture un désir chaud

de dire le jour autrement

j'écoute le jeu de Tharaud

mon fils donne des nouvelles

le bébé est perdu dans son habit

de neige il a perdu son nombril

hier je m'ennuyais de sa peau

pendant ce temps le monde

je ne veux pas ajouter

ne serait-ce qu'une ombre

à son poids à sa peine

je pèle une orange

j'écris quelques mots

m'en remets au silence