Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 juin 2017 1 19 /06 /juin /2017 15:51

Aujourd'hui c'est lundi, une journée de nuages parsemée d'averses, juste ce qu'il  fallait pour me rendre le coeur enfant. Tous les jours des vacances, mon premier geste du matin est de descendre le vieil escalier de pierre jusque dans l'eau froide du lac Caché. Encore cinq semaines avant le rituel...

Ce matin je me suis rendu au travail à vélo et comme je l'enfourchais, la pluie est venue me saluer, tout doucement, me rafraîchir, j'ai levé la tête et me suis abreuvé au ciel même.Depuis, peu de choses se sont passées, il y a bien eu quelques sourires, j'ai parcouru quelques pages, me suis inscrit à un événement très ouvert où des gens iront lire à micro-ouvert pendant neuf jours consécutifs, jour et nuit. Une inscription spontanée comme il m'arrive rarement de le faire.

Puis j'ai hésité, ça je le fais souvent, au moment précis qui précède l'écriture d'un premier mot. Au retour, je pense au retour à la maison, j'arrêterai à une librairie d'occasion où j'ai laissé traîner quelques regrets.

Partager cet article
Repost0
15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 16:42

il arrive que la nuit m'assaille

 

on me dit que les vagues ont détruit l'ancien rivage

et que chaque soir avale un nouveau souvenir

 

l’usure est un fardeau

 

nous piétinons les oracles

l'orée des forêts a encore reculé

 

qu’est-ce que c’est, dis-moi

que cette douleur qui me défait

 

j’écris ce matin le contraire d’une plainte

un appel enfermé dans la gorge

le chant d’un engoulevent

 

où va le cri que dit le poème

 

comment s'arrimer au souffle

vacillant du monde et des cendres

 

la lumière a encore vieilli

écrire ne vient jamais à bout

de ce qui s'efface

Partager cet article
Repost0
15 septembre 2016 4 15 /09 /septembre /2016 14:56

Défaire l’emprise d’une attente, avancer vers la matière nouvelle, la musique plus réelle que la blessure, le paysage offert aux embuscades.
Ce qui me sépare du silence est le poème. Cela commence comme une peine indéfinissable. Ne pas la nommer, s’attarder aux murmures, à ce qui resplendit, l’aurore n’est jamais quelconque. Proposer une chute ouverte et de nouveaux scintillements.
Je n’écris plus à la table de cuisine, ne regarde plus à la fenêtre ce qui traîne et voltige. Je suis quelques traces, toutes me ramènent invariablement au carrefour des absences. Il n’y a que là, entouré des ombres simples et des émois que je peux avancer, étonné. Le courage se refait, immobile, discret. Le corps se détache des événements, réécrit ainsi tous les noms de la beauté. Jusqu’à l’épuisement.
Il ne faut pas croire que les poètes sont des rêveurs. Chaque jour une itinérante s’enveloppe dans les paroles que je conserve pour les jours de grand froid. Je ramasse aiguilles et autres signes de ravage, je range les étoffes dans le sac maigre de son dos, j’ai entendu dire qu’elle est enceinte.
Chaque jour je m'éloigne, je porte un chemin. Cela ne va pas tout seul,
je porte aussi un poids d'espérance et quelques fantômes.

Partager cet article
Repost0
15 septembre 2016 4 15 /09 /septembre /2016 12:57

Respirer, ah, respirer le sentier. Accueillir l'errance et les ferments Abandonner le froid à son idée, passer le petit cap rocheux, plonger dans le sillage des huards. Être saisi. Tu habites de mieux en mieux l’instant, le notant dans un carnet, tu lui donnes un avenir. Tu entres dans la bonté avec des mots sans rudesse, tu apprends le nom d’une fleur, son ombre fragile résiste au vent. Ceci est une clairière, elle porte un nom inoubliable. Tu abrites des courants contraires, annules un rendez-vous, tout cela est sacré. Tu ne t’excuses plus d’être ailleurs, en soi, tu avances dans les creux, combles les silences d’autres silences. Tu reconnais le travail de la lumière aux ombres abandonnées. Les objets ne t’appartiennent pas, tu laisses les êtres t’habiter avant de les retourner à eux-mêmes.

Partager cet article
Repost0
2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 13:41

à la fin de la liste banale des choses à faire remonte
le souvenir de ma grand-mère et la boîte de boutons sur la table de cuisine
la permission rare de jouer avec un trésor de bouts de chandelle
le dé à coudre la pelote rouge piquée d’aiguilles
le fil et les rides le sourire calme édenté
pendant qu’elle reprise les bas troués de la famille
voilà un beau souvenir le plus sensible peut-être et je me demande
d’où vient cette pauvreté de mémoire
ce n’est pas que la chambre actuelle soit grande
chaque soir avant de dormir le bruissement des étagères
réclame la présence de ce qui fuit
je consulte le grand répertoire des horreurs
y découds quelques pages que je remplace par un ou deux poèmes inachevés
je cherche une clairière qui m’habiterait
je n’abats ni n’élève de cloisons je vais au hasard des matins
-l’itinéraire varie mais j’arrive au même point de chute
il y a cette lutte pour le podium et la vénération pour la performance
qui sévit dans l’actualité littéraire comme ultime mise en marché de l’art
parlant de performances je les trouve habituellement de peu d’intérêt
pour dire ce qui est je préfère la croissance lente des racines
leur travail inocule toute mon affection au fleuve et au paysage
alors écrire avec des lenteurs de paupières et l’audace inouïe de la retenue

Partager cet article
Repost0
9 mai 2015 6 09 /05 /mai /2015 01:06

je ne fais pas appel aux souvenirs
pas envie de revivre en eux
je ne connais aucun paradis perdu
je n'ai pas l'art de raconter
la fiction habite chacun de mes pas
là se joue la réalité
j'en fais des petits poèmes
je n'ai pas de mémoire je pourrais
m'égarer dans les traces
j'ai des mots simples pour signaler d'autres paysages
j'ai aussi des mots plus graves et parfois le silence
me tient lieu de nostalgie
je n'écris pas d'histoires la vie me semble un lieu
identique à la pensée qui avance et se bute
j'ai de très légères responsabilités
qui se compliquent dans l'ambition des déchirures
et toujours ce désir d'aménager les ombres

Partager cet article
Repost0
4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 12:22

​​ne pas alourdir

les ombres de passage

*

ne pas allonger

la liste de ce qui manque

*

épurer l'esquisse

pardonner au regard

*

comment dire

sourire est utile

*

je compte sur la respiration

la gravité des postures

*

il y a le brouillon

comme une gravure de murmures audacieux

*

il y la transparence

où déposer les fatigues

*

et ce paysage ancien

où défaire les assises de la négligence

Partager cet article
Repost0
1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 14:26

il y a le parc juste devant 
quelque arbres au pied des chiens
et courant sur les branches nues, un écureuil

il y a des gestes qui savent
prendre les restes de la lumière du jour

il y a se perdre dans le murmure
d'une résistance

quitter la parole le marmonnement
revenir pas à pas au bras d'une prière

il y a le silence qui fond avec la neige
et vient mouiller le regard

Partager cet article
Repost0
23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 23:52

interrompre l’incessant, fermer les yeux
attendre que ça passe

ne faire référence qu’aux variations
inviter le jour à quitter les ornières

écrire un peu plus de silence
expulser quelques ombres anciennes 

éloigner de soi toute mesure de soi

Partager cet article
Repost0
18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 13:48

le silence éclate les mots
en épuise-t-il le va et vient?

 

je quitte l’ombre du regard
le sourire manque aux geais bleus

 

nous perdons le paysage
en signant des lettres mortes

 

le dialogue a échoué
les glaciers disparaissent

 

parmi les gestes importants
il y a la poésie et le ménage

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de anatole2011.over-blog.com
  • : Poésie et court récit poétique
  • Contact

Profil

  • anatole2011.over-blog.com
  • " J'écris pour moi, pour quelques amis et pour adoucir le cours du temps"
Jorge Luis Borgès
  • " J'écris pour moi, pour quelques amis et pour adoucir le cours du temps" Jorge Luis Borgès

Recherche

Archives